Chaque jour, un adulte inhale environ 15 mètres cube d’air en fonction de sa morphologie et de ses activités. Outre l’oxygène et l’azote, qui représentent environ 99 % de sa composition, l’air peut également contenir des "substances ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine et à nuire aux écosystèmes. Elles peuvent également influer sur les changements climatiques et détériorer les biens matériels".
Impacts sanitaires chez l’homme
Une problématique de santé publique
Toute la communauté scientifique est unanime, la pollution de l’air a des impacts importants sur la santé. Elle est à l’origine de nombreuses maladies et de décès prématurés. Même si les risques relatifs aux pathologies liées à l’environnement sont souvent faibles (en effet à l’échelle d’un individu il y a peu de risques) toute la population (ou un très grand nombre de personnes) est potentiellement exposée. L'impact, en termes de santé publique, est donc plus important.
La pollution de l’air peut avoir des effets différents selon les facteurs d’exposition :
- La durée d’exposition : hétérogène dans le temps et l’espace, elle dépend notamment des lieux fréquentés par l’individu et des activités accomplies.
- La sensibilité individuelle : l’état de santé et les antécédents pathologiques, qui vont modifier la sensibilité vis-à-vis de la pollution atmosphérique, sont différents pour chaque individu,
- La concentration des polluants
- La ventilation pulmonaire
Il existe trois voies de contamination chez l’homme :
- la voie respiratoire : c’est la principale entrée pour les polluants de l’air ;
- la voie digestive : les polluants présents dans l’air retombent dans l’eau, sur le sol ou les végétaux et contaminent les produits que l’on ingère (ex. : pesticides, métaux lourds) ;
- la voie cutanée : elle reste marginale (ex. : éléments toxiques contenus dans certains pesticides).
Les effets de la pollution sur la santé sont classés en deux groupes :
- Les effets à court terme c’est-à-dire après une exposition de courte durée.
Les épisodes de pollution, par exemple, entrainent une hausse importante des concentrations par rapport aux niveaux de fond, de manière temporaire.
- Les effets à long terme qui surviennent en raison d’une exposition chronique à la pollution de l’air c’est-à-dire après des expositions répétées ou continues tout au long de la vie.
En termes d’impacts sanitaires, pour une même durée d’exposition, les pics de pollution présentent des impacts plus importants que les niveaux de fond. C’est pourquoi des mesures spécifiques sont prises en cas de concentration élevée en polluants. Par contre, du fait de la durée d’exposition, c’est bien la pollution chronique qui cause globalement le plus d’impacts sanitaires.
Les populations dites sensibles
Des groupes d’individus peuvent également être touchés différemment par la pollution de l’air. Parmi les plus fragiles :
- Les enfants dont les poumons ne sont pas complètement formés (la fin de la croissance de l’appareil pulmonaire se produit vers 10-12 ans selon les enfants),
- Les personnes âgées, en raison du vieillissement des tissus respiratoires et de pathologies plus fréquemment associées, ainsi que d’une diminution des défenses respiratoires,
- Les personnes souffrant de pathologies chroniques (par exemple maladies respiratoires chroniques allergiques et asthmatiques ou maladies cardio-vasculaires), les diabétiques,
- Les fumeurs, dont l'appareil respiratoire est déjà irrité par le tabac.
En revanche les populations les plus exposées ne sont pas forcément les personnes dites sensibles. En effet, les personnes pratiquant une activité sportive seront soumises à une exposition plus importante étant donné l’augmentation de la ventilation lors de l’activité physique.
Conséquences et symptômes selon les polluants
- Maladies respiratoires (asthme, toux, rhinites, angines, bronchiolite, douleur thoracique ou insuffisance respiratoire)
- Maladies cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, angine de poitrine)
- Infertilité : baisse de la fertilité masculine, augmentation de la mortalité intra-utérine, naissances prématurées
- Cancer : la pollution de l’air extérieur a été classée cancérogène pour l’homme en octobre 2013 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC)» le CIRC estime que « la pollution atmosphérique est l’une des premières causes environnementales de décès par cancer.
- Morbidité : l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estimait en 2012 à 3,7 millions le nombre de décès prématurés provoqués dans le monde par la pollution ambiante (de l’air extérieur) dans les zones urbaines et rurales.
- Effets reprotoxiques et neurologiques de la pollution atmosphérique. Par exemple l’exposition à la pollution atmosphérique dans l’environnement professionnel ou dans des milieux urbains et industriels est également associée à des changements dans l’expression des gènes impliqués dans les lésions et la réparation de l’ADN, l’inflammation, la réponse au stress immunologique et oxydant, ainsi qu’à une altération de la longueur des télomères et des effets épigénétiques tels que la méthylation de l’ADN - Source : Cancer et environnement / Volume 109: cancérogénicité de la pollution atmosphérique)
- Autres pathologies : maux de tête, irritations oculaires, dégradations des défenses de l’organisme
" La pollution de l’air extérieur a été classée cancérogène pour l’homme en octobre 2013 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) "