FAQ


Pollens

Les pollens sont-ils dangereux ?

Les pollens (éléments reproducteurs mâles des fleurs des végétaux) peuvent entrer dans nos voies respiratoires et provoquer des réactions allergiques, parfois violentes, chez les sujets sensibles (rhinoconjonctivite, toux, asthme, démangeaisons). La pollution chimique à laquelle est soumis à l'homme est susceptible d'aggraver l'action allergisante des pollens.

Existe-t-il des interactions entre polluants de l’air et pollens ?

Les interactions entre les polluants de l'air et les pollens se manifestent principalement de deux manières :

  1. Favorisation des réactions allergiques : Certains polluants, comme l'ozone, peuvent diminuer le seuil de réactivité bronchique et aggraver l'irritation des muqueuses nasales et oculaires. Par exemple, l'exposition à des niveaux élevés d'ozone peut rendre les muqueuses respiratoires plus perméables, augmentant ainsi les réactions allergiques aux pollens même à des concentrations plus faibles.

  2. Transformation des grains de pollen : Les polluants peuvent également affecter les grains de pollen eux-mêmes, en provoquant leur déformation ou leur rupture. Les fragments qui en résultent, plus petits que les grains entiers, peuvent pénétrer plus profondément dans le système respiratoire, ce qui pourrait accroître les effets allergiques.

Ces interactions soulignent l'importance de la qualité de l'air, non seulement pour la santé respiratoire en général, mais aussi pour les personnes souffrant d'allergies.

🔎 ARS Ile-de-France - "Pollen et pollution, ça ne fait pas bon ménage !"

Polluants

Connaissez-vous la durée de vie des polluants ?

Elle dépend de la nature du polluant. Certains ne vivent que quelques secondes, comme le monoxyde d'azote NO, ils n'ont donc pas le temps de voyager. Leur impact est très local. D'autres peuvent être actifs plusieurs siècles, ils ont donc le temps de voyager très loin puisqu'il leur suffit de 2 à 3 ans pour atteindre la stratosphère à environ 15 km d'altitude.

L'ozone, c'est bon ou mauvais pour la santé ?

La couche d'ozone, à environ 25 km d'altitude dans la stratosphère, filtre les rayons ultraviolets nocifs du soleil. C'est le bon ozone. Le mauvais ozone se trouve au niveau du sol. C'est alors un polluant issu de transformations chimiques dans l'air entre les oxydes d'azote et les composés organiques volatils, activées par le rayonnement solaire. On rencontre donc plus d'ozone l'été. L'ozone est un irritant et un oxydant puissant.

Savez-vous si les polluants atmosphériques voyagent ?

Les vents et les courants atmosphériques peuvent entraîner les polluants très loin. Ils peuvent même faire le tour de la Terre comme pour les poussières provenant de l'éruption de l'Île de Krakatoa en Indonésie, en 1883, ou pour les particules radioactives de Tchernobyl en 2009. Plus près de nous, en 2010, les poussières du volcan Islandais ont paralysé les aéroports européens.

Existe-t-il des interactions entre polluants (« effet cocktail ») ?

L'air que nous respirons contient de nombreux polluants, comme les particules fines (PM10, PM2.5) et l'ozone, qui sont étudiés pour leurs effets sur la santé, individuellement et en interaction. Des études de l'OMS montrent que certains polluants, lorsqu'ils sont présents ensemble, produisent des effets synergiques plus graves que pris séparément. Par exemple, les particules ultrafines, combinées à des métaux lourds ou à des composés organiques volatils, peuvent pénétrer profondément dans les tissus biologiques, augmentant les risques sanitaires.

Les particules transportent également des allergènes, aggravant l'impact des pollens, surtout en période de fortes chaleurs. Les niveaux élevés de dioxyde d'azote (NO2) peuvent aussi renforcer les réactions allergiques. En été, l'impact sanitaire lié à l'exposition aux particules et à l'ozone est amplifié, avec une augmentation des décès pour causes cardiovasculaires lors des vagues de chaleur.

Ces interactions, tout comme l'exposition à de multiples polluants en même temps, démontrent la complexité des risques liés à la pollution de l'air et la nécessité de renforcer les mesures de contrôle pour protéger la santé publique.

Source : DGS - Questions/Réponses "Air extérieur et santé" - avril 2016

Savez-vous s'il y a plus d'ozone en ville ou à la campagne ?

Sous l'effet du soleil, les oxydes d'azote et les composés organiques volatils (COV) produisent de l'ozone. Mais à proximité du trafic automobile, il se retransforme en dioxyde d'azote. En revanche, l'ozone qui est transporté par les masses d'air loin de la ville reste stable. Il s'accumule donc dans les zones péri-urbaines qui sont plus calmes ainsi qu'en pleine campagne.

Nuisances

Mon voisin brûle ses déchets verts dans le jardin, que puis-je faire ?

Le brûlage des déchets verts par les particuliers est interdit et peut entraîner une amende de 450 €. Ce type de combustion émet des particules nocives, comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les dioxines et les furanes, substances cancérigènes. Par exemple, brûler 50 kg de déchets verts équivaut à parcourir 37 900 km en voiture essence récente (source Lig'Air). Si votre voisin pratique cette activité, vous pouvez lui demander d'arrêter et, si nécessaire, contacter la mairie pour qu'elle intervienne. Pour plus d’informations, consultez la réglementation ou contactez votre mairie.

🔎 Plaquette - "Le brûlage à l'air libre des déchets verts, c'est interdit !"

🔎 Circulaire du 18 novembre 2011 relative à l’interdiction du brûlage à l’air libre des déchets verts


Je suis incommodé par les feux de cheminée de mon voisin. Existe-t-il une réglementation ?


Il n’existe pas de manière permanente de réglementation concernant les feux de cheminée en Centre-Val de Loire. Le Préfet peut ponctuellement interdire le chauffage au bois d’agrément ou d’appoint en cas de pic de pollution. Des recommandations pour éviter les feux de cheminées sont d’ailleurs énoncées dès le déclenchement de la procédure d’information et de recommandations.  

Il existe toutefois une réglementation en termes de conception sur les hauteurs minimales de cheminée. Les Espaces Info Energie de l’ADEME pourront vous renseigner sur les règles de l’art en termes d’installation de chauffage au bois. Vous pouvez également consulter les normes NF.


Je retrouve parfois de grosses poussières sur ma terrasse. Est-ce dangereux pour ma santé ?

Les dépôts de poussières visibles sur votre terrasse ne présentent généralement pas de risque sanitaire, car elles sont trop grosses pour être inhalées. En revanche, les particules fines en suspension (PM10 et PM2.5), invisibles à l'œil nu, peuvent pénétrer dans le système respiratoire et provoquer des troubles de santé, notamment respiratoires et cardiaques. Si la nuisance est excessive et répétée, et si vous avez identifié une source potentielle, vous pouvez signaler cette nuisance à votre mairie qui, le cas échéant, pourra intervenir pour faire cesser le problème. Si vous suspectez un impact sur votre santé, vous pouvez contacter l'Agence Régionale de Santé.

Episodes de pollution

Existe-t-il des facteurs aggravants en cas d’épisode de pollution de l’air ?

Oui, des pratiques ou activités dans sa vie privée aggrave les effets de la pollution de l'air. Fumer ou être exposé à la fumée environnementale de tabac, aux émissions de chauffage au bois, aux émissions provenant du brûlage de déchets verts à l’air libre (bien que cette pratique soit interdite), aux émissions de barbecue, aux pollens, aux solvants utilisés en espace intérieur… constituent des facteurs qui peuvent aggraver les effets de la pollution de l’air. Aussi, en cas d’épisode de pollution de l’air, il est préférable de réduire ou d’éviter l’exposition à ces autres facteurs.

Source : DGS - Questions/Réponses "Air extérieur et santé" - avril 2016

Les pics de pollution sont-ils plus dangereux pour la santé que la pollution de fond ?

En France, la majorité des effets sanitaires liés à la pollution ne sont pas dus aux pics de pollution, mais à l'exposition chronique à des niveaux moyens de pollution. Santé Publique France a estimé que seuls 7% des décès et hospitalisations cardiaques attribuables aux particules PM10 à Paris entre 2007 et 2010 étaient liés aux pics de pollution, contre 93% dus aux niveaux de pollution inférieurs au seuil d'alerte. Les pics de pollution peuvent entraîner des effets aigus (symptômes allergiques, crises d'asthme, irritations), mais les effets chroniques, comme l'aggravation de maladies respiratoires et cardiovasculaires, sont plus graves.

🔎 Ministère en charge de la santé - Qualité de l’air : Sources de pollution et effets sur la santé


Faut-il continuer à aérer en cas d’épisode de pollution de l’air ?

En cas d’épisode de pollution de l’air, il est conseillé de maintenir les pratiques habituelles d’aération et de ventilation. Voici les raisons principales :

  1. Absence de mesures de confinement : Lors d’épisodes normaux de pollution, sans événements spécifiques comme un accident industriel, il n’est pas nécessaire de restreindre l'aération.

  2. Réduction de la pollution intérieure : Aérer et ventiler contribue à diminuer la concentration de polluants à l’intérieur des bâtiments, qui proviennent de diverses sources (matériaux, produits d’entretien, tabac, etc.). Cette pollution intérieure peut également avoir des effets néfastes sur la santé.

Il est recommandé d'ouvrir les fenêtres et de ventiler durant les périodes de la journée où la pollution extérieure est la plus faible.

🔎 Santé Gouv - Qualité de l’air intérieur : comment agir ? Recommandations

Santé

Savez-vous quelle quantité d'air vous respirez chaque jour ?

Chaque personne respire en moyenne 14 000 litres d'air par jour. Ce volume varie également en fonction de l'activité physique. Il peut ainsi atteindre 18 à 20 000 litres d'air pour un sportif de haut niveau.

Quels sont les effets sur la santé associés à l’exposition aux polluants de l’air ?

La pollution de l’air est un mélange complexe et en constante évolution de divers éléments chimiques, biologiques et physiques pouvant être toxiques pour l’homme. Les effets sanitaires les mieux connus de la pollution atmosphérique [1] sont des effets sur les systèmes respiratoires (affections respiratoires telles que l’asthme et la broncho-pneumopathie chronique obstructive) et cardiovasculaire (accidents vasculaires cérébraux, cardiopathies…). La pollution atmosphérique est responsable d’aggravations aiguës de l’état de santé (augmentation des symptômes allergiques, crises d’asthme, irritation de la gorge, des yeux et du nez…) ou d’exacerbations de pathologies chroniques qui se traduisent par la survenue de symptômes pouvant conduire à des hospitalisations, voire au décès [2].

Des effets de la pollution de l’air sur la santé sont observés suite à :

  • une exposition de quelques heures à quelques jours (exposition aiguë, dite à court terme) à cette pollution : irritations oculaires ou des voies respiratoires, crises d’asthme, exacerbation de troubles cardio-vasculaires et respiratoires pouvant conduire à une hospitalisation, et dans les cas les plus graves au décès ;

  • une exposition de plusieurs années (exposition chronique, dite à long terme) à la pollution de l’air ; les effets sur la santé peuvent dans ce cas être définis comme la contribution de cette exposition au développement ou à l’aggravation de maladies chroniques telles que : cancers, pathologies cardiovasculaires et respiratoires, troubles neurologiques, troubles du développement, etc.

C’est l’exposition chronique à la pollution de l’air qui conduit aux effets et donc aux impacts les plus importants sur la santé. En 2013, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), instance spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé la pollution de l’air extérieur comme cancérigène [3] pour l’Homme [4] (Groupe 1). Des études récentes mettent de plus en plus en évidence d’autres effets tels que des effets indésirables pendant la grossesse et à la naissance (faible poids à la naissance, naissance prématurée…), des maladies respiratoires chez l’enfant telles que l’asthme, et l’athérosclérose. D’autres effets sont suggérés tels que des effets sur le développement neurologique et la fonction cognitive, et sur des pathologies chroniques telles que le diabète.

[1] - Pour plus de détails, voir le dossier « Air extérieur et santé » du ministère chargé de la santé.
[2] - Cf. Etude de l’Observatoire régional de santé d’Ile-de-France : « Impacts sanitaires de la pollution atmosphérique urbaine et des expositions à proximité du trafic routier dans l’agglomération parisienne ».
[3] - Cette classification du CIRC est parfois traduite en « cancérigène certain (ou avéré) pour l’Homme ».
[4] - Voir les travaux du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), instance spécialisée de l’OMS, notamment : http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2013/pdfs/pr221_F.pdf

Source : DGS - Questions/Réponses "Air extérieur et santé" - avril 2016

Savez-vous combien de substances toxiques se trouvent dans la cigarette ?

La fumée de cigarettes contient plus de 3000 substances polluantes et/ou toxiques telles que arsenic, acide cyanhydrique, ammoniac, oxydes d'azote, goudrons, dioxines, etc.

Comment évaluer l’impact sanitaire de la pollution de l’air à l’échelle locale ?

Pour évaluer l'impact sanitaire de la pollution de l'air à l'échelle locale, plusieurs outils et méthodologies sont utilisés :

  1. Évaluations d'Impact Sanitaire de la Pollution Atmosphérique (EIS-PA) : Santé Publique France soutient les acteurs locaux en fournissant des guides méthodologiques et des outils associés. Ces évaluations s'appuient sur des relations exposition-risque provenant d'études épidémiologiques.

  2. Données sur la qualité de l'air : Les concentrations de polluants (particules en suspension, ozone, etc.) sont mesurées localement à l'aide de stations de surveillance ou de modélisations de dispersion.

  3. Données de santé locales : Les EIS-PA intègrent des données sur la mortalité et la morbidité hospitalière liées aux problèmes respiratoires et cardiovasculaires pour quantifier les effets sanitaires de la pollution.

  4. Scénarios de réduction : Ces évaluations permettent d'estimer l'impact potentiel de scénarios de réduction des concentrations de polluants, fournissant des estimations concrètes de décès retardés ou de maladies évitées.

  5. Outils d'évaluation : Des outils comme AirQ+ de l'OMS et d'autres logiciels de modélisation sont utilisés pour quantifier les effets de la pollution de l'air sur la santé publique.

  6. Mise à jour continue des données : Les études épidémiologiques récentes et les nouvelles recherches alimentent ces évaluations pour refléter l'évolution des connaissances et des conditions environnementales.

Quel est l’impact sanitaire de la pollution de l’air ? Quels sont les impacts économiques associés ?

L'impact sanitaire de la pollution de l'air est considérable, malgré des risques individuels qui peuvent sembler faibles comparés à d'autres facteurs, comme le tabac. Selon l'OMS, la pollution de l'air est le principal risque environnemental pour la santé mondiale, entraînant chaque année environ 8,1 millions de décès prématurés : 4,5 millions dus à la pollution de l'air extérieur et 3,6 millions à la pollution de l'air intérieur​. Les pays à revenu faible ou intermédiaire, en particulier en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique occidental, sont les plus touchés, avec 2,6 millions et 3,3 millions de décès respectivement liés à la pollution extérieure et intérieure​.

En Europe, selon l’OMS, environ 600 000 décès par an sont attribués à la pollution de l'air, dont 482 000 dus à la pollution extérieure​.

En France, on estime que la pollution par les particules fines (PM2.5) est responsable de 20 000 à 40 000 décès prématurés chaque année​. Si les concentrations moyennes de PM2.5 dans neuf grandes villes françaises respectaient la valeur guide de l'OMS, environ 2 900 décès pourraient être évités annuellement, ce qui se traduirait par un gain d'espérance de vie de 3,6 à 7,5 mois selon la ville​.

Les conséquences économiques de ces décès et maladies liées à la pollution de l'air sont également significatives. Selon une étude de l'OMS et de l'OCDE, le coût économique des 600 000 décès prématurés dans la région Europe de l'OMS était de 1,6 billion de dollars américains en 2010​.

En France, les coûts globaux de santé liés à la pollution atmosphérique sont estimés entre 20 et 30 milliards d'euros par an, dont près de 1 milliard d'euros est directement supporté par le système de soins​.

Pour les neuf agglomérations suivies dans le projet APHEKOM (Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Strasbourg, Toulouse, Rouen, Grenoble), le respect des valeurs guide de l'OMS aurait permis de retarder 69 décès par an dus à l'ozone et d'éviter 245 décès par an dus aux PM10, ainsi que de réduire les hospitalisations pour causes respiratoires et cardiaques​

🔎European Respiratory Society (ERS) - Rapport sur l'état global de l'air en 2024

🔎OMS - Air pollution: The invisible health threat


Quels sont les polluants de l’air les plus néfastes pour la santé ?

Les polluants chimiques les plus préoccupants pour la santé publique comprennent les particules fines, l'ozone (O3), le dioxyde d'azote (NO2), les composés organiques volatils (comme le benzène et le formaldéhyde), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), et certains métaux lourds (comme l'arsenic, le chrome et le cadmium). Du côté biologique, les allergènes extérieurs tels que les pollens et moisissures ont aussi un impact sur la santé.

Les particules fines (PM2.5) sont les mieux documentées pour leurs effets néfastes sur la santé. En 2013, elles ont été classées comme cancérigènes pour l'homme par le CIRC. Les particules provoquent des maladies chroniques comme les cancers, maladies cardiovasculaires, respiratoires, et possiblement des effets sur la reproduction, le développement neurologique de l’enfant, et des risques de démence. Leur toxicité est liée à leur composition et leur taille : les plus fines pénètrent profondément dans les poumons et peuvent atteindre d'autres organes via le sang.

Au début de la surveillance on se concentrait sur les PM10 et PM2.5, mais nous désormais capables de mesurer les particules ultrafines (PUF) dont le diamètre est inférieur à 100 nanomètres, particulièrement nocives pour la santé de par leur petite taille.

🔎 Ministère en charge de la santé - Qualité de l’air : Sources de pollution et effets sur la santé


Est-ce que l’amélioration de la qualité de l’air se traduit réellement par une amélioration en termes de santé ?

Les études épidémiologiques montrent que la réduction des niveaux de pollution entraîne des bénéfices significatifs pour la santé. Ces études d'intervention démontrent qu'une amélioration de la qualité de l'air est associée à une baisse de la mortalité et à une amélioration de la santé respiratoire.

  • Dublin : Après l'interdiction de la vente de charbons bitumineux en 1990, les concentrations de particules ont diminué, entraînant une réduction de plus de 6 % de la mortalité totale dans les six ans.

  • États-Unis : Entre les années 1980 et 2000, la réduction des particules fines PM2.5 a contribué à un gain de 7 mois d'espérance de vie pour une baisse de 10 µg/m³, représentant 15 % de l'amélioration de l'espérance de vie pendant cette période. La qualité de l'air améliorée a aussi réduit les problèmes respiratoires chez les enfants.

  • Europe : Le projet Aphekom a montré que la réduction des émissions de dioxyde de soufre (SO2) due à la législation européenne sur les carburants a permis d'éviter plusieurs milliers de décès prématurés.

Toutefois, la réduction des émissions de polluants ne conduit pas toujours à une baisse immédiate et proportionnelle des concentrations dans l’air, en raison de la formation de polluants secondaires. Il est donc essentiel de prendre des mesures durables pour réduire les émissions et améliorer la santé publique à long terme.

🔎 Santé Publique France - Pollution de l’air ambiant : nouvelles estimations de son impact sur la santé des Français

 🔎 Santé Publique France - Résultats du projet Aphekom


Existe-t-il une surveillance sanitaire liée à la pollution de l’air ?

En France, la surveillance des effets sanitaires de la pollution de l'air est assurée par Santé Publique France à travers le programme de Surveillance Air et santé, actif depuis 1997. Ce programme couvre un réseau de 19 villes et vise à évaluer les impacts à court et long termes de la pollution atmosphérique.

Pour les effets à court terme, des analyses en séries temporelles établissent des relations entre les niveaux de pollution et divers indicateurs de santé, tout en tenant compte de facteurs de confusion comme les variations saisonnières et les conditions météorologiques. Les effets à long terme sont évalués par des études de cohorte, notamment à travers la cohorte Gazel, qui examine l'impact de l'exposition chronique à divers polluants sur la santé des travailleurs d'EDF-GDF.

L'InVS utilise également un système de surveillance syndromique, SurSaUD®, qui collecte quotidiennement des données sur la morbidité et la mortalité. Ce système, bien qu'utile pour décrire l'état de santé général de la population, ne permet pas toujours d'attribuer clairement des variations de santé aux épisodes de pollution, notamment en raison du « bruit de fond » causé par d'autres facteurs.

Pour des informations supplémentaires, vous pouvez consulter les rapports de l'InVS et d'autres études sur la surveillance de la qualité de l'air en France.


Existe-t-il des inégalités d’exposition liées à la pollution de l’air ?

De nombreuses études révèlent des inégalités d'exposition à la pollution de l'air. Grâce aux méthodes de mesure et de modélisation actuelles, il est possible d'observer des variations dans les concentrations de polluants auxquels les populations sont exposées au sein des villes, souvent en raison de la proximité de sources de pollution comme le trafic routier ou les sites industriels.

Ces inégalités d'exposition se combinent souvent avec d'autres, telles que l'exposition au bruit et des inégalités socioéconomiques, en plus des différences de sensibilité parmi les individus. Pour remédier à ces disparités, il est essentiel d'adopter une approche globale et intersectorielle qui implique divers acteurs dans la réduction des inégalités liées à la pollution de l'air.

🔎 Equit’Area – Comprendre les inégalités sociales de santé pour mieux les combattre

Chauffage au bois

Est-ce que les nouvelles installations de chauffage résidentiel au bois permettent de réduire les émissions de polluants dans l’air ?

Le Plan chauffage au bois, créé en 2019, vise à améliorer la qualité de l'air en réduisant les émissions de particules fines provenant du chauffage au bois, qui représente 90 % des émissions de particules du secteur résidentiel-tertiaire. En 2013, ce secteur contribuait à 33 % des émissions de PM10 et 49 % des PM2.5 en France, principalement à cause des appareils non performants. Environ 76 % des émissions provenaient de ces anciens systèmes.

Grâce à des initiatives comme le label Flamme Verte, les rendements énergétiques des appareils ont augmenté de 30 % en moins de 10 ans, et les émissions de particules fines ont été divisées par 30. Ce label promeut les appareils les plus performants, conformes aux exigences environnementales, notamment celles de la directive européenne « Ecodesign ».

🔎 ADEME - Comment bien se chauffer au bois ?

🔎 CITEPA - Plan national chauffage au bois domestique

Personnes sensibles

Savez-vous quelles sont les personnes les plus sensibles à la pollution atmosphérique ?

Les personnes les plus sensibles sont les enfants dont la formation de l'appareil respiratoire se poursuit jusqu'à l'âge de 3 ans, les personnes âgées dont les moyens de défense respiratoire sont diminués, les femmes enceintes, les cardiaques, insuffisants respiratoires et asthmatiques, les personnes travaillant en contact avec des produits chimiques ainsi que les sportifs qui augmentent leur ventilation pulmonaire pendant l'effort physique.

Jusqu’à quel âge un enfant est-il considéré comme une « personne vulnérable » ?

L’âge à partir duquel le système respiratoire peut être considéré comme mature varie d’un enfant à un autre.

L’augmentation des volumes pulmonaires est liée pendant les 3 premières années à la multiplication des alvéoles, de 3 à 8 ans à la multiplication et à l’augmentation de taille des alvéoles, après 8 ans à l’augmentation de la taille des alvéoles.

La multiplication alvéolaire plus importante est complétée vers les 8-10 ans. Après cela, il y a une augmentation continue du diamètre des voies aériennes et un remodelage des alvéoles jusqu’à ce que la croissance physique soit terminée vers l’adolescence.

Qu’est-ce qu’une personne vulnérable ou sensible ?

Certaines personnes sont plus vulnérables ou plus sensibles que d’autres à la pollution de l’air, du fait de leur capital santé ou de leur âge. C’est le cas, par exemple, des nourrissons et des jeunes enfants dont l’appareil respiratoire est encore en cours de développement, ce qui le rend plus fragile vis-à-vis des polluants de l’air que celui d’une personne dont l’appareil respiratoire est mature.

Par rapport à la population générale, les personnes vulnérables ou sensibles à la pollution de l’air vont présenter plus rapidement ou plus fortement des symptômes suite à une exposition à cette pollution, que ce soit à court terme ou à long terme.
Les populations vulnérables et sensibles à la pollution de l’air sont ainsi définies (définitions issues de l’arrêté du 20 août 2014 susmentionné) :

Population vulnérable: femmes enceintes, nourrissons et jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de pathologies cardio-vasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires, personnes asthmatiques.

Population sensible: personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution et/ou dont les symptômes apparaissent ou sont amplifiés lors des pics (par exemple : personnes diabétiques, personnes immunodéprimées, personnes souffrant d’affections neurologiques ou à risque cardiaque, respiratoire, infectieux).

Pollution

La pollution de l'air, elle provient de quoi ?

La pollution atmosphérique est liée entre autres aux activités humaines : industries, trafic automobile, chauffage. D'une manière générale, toutes les activités qui utilisent des combustibles fossiles (charbon, pétrole) produisent des rejets dans l'atmosphère comme les oxydes d'azote, les oxydes de carbone, le dioxyde de soufre, les poussières, mais également d'autres composants comme le benzène. Il faut savoir que toute production d'énergie faisant appel à ces combustibles fossiles a un impact sur la pollution.

Quelles sont les sources de pollution naturelle ?

Les plus grands pollueurs naturels sont sans conteste les volcans. Ils rejettent d'importants nuages de dioxyde de soufre. La chaleur qu'ils dégagent produit aussi des oxydes d'azote. Et c'est sans compter sur les poussières minérales qui ont jadis enseveli Pompéi. Les pollens sont aussi considérés comme des polluants, car ils incommodent de nombreuses personnes qui y sont allergiques.

Connaissez-vous les effets de la pollution atmosphérique sur les végétaux ?

Certains végétaux sont particulièrement sensibles à la pollution atmosphérique. Ils peuvent, pour certains, développer des taches jaunes (appelées nécroses) sur leurs feuilles lors d'excès d'ozone ou disparaître totalement pour certaines espèces de lichens. Certaines plantes ou arbres seront également rendus plus sensibles aux maladies et aux insectes. La pollution atmosphérique peut aussi perturber le processus de la photosynthèse ou celui d'absorption des éléments nutritifs : ralentissement de la croissance, jaunissement des feuilles, chutes des aiguilles, dépérissement, ...

Savez-vous si l'air a sa loi ?

L'air a bien sa loi, elle s'appelle précisément la Loi sur l'Air et l'Utilisation Rationnelle de l'Energie  (LAURE). Le 30 décembre 1996, la loi sur l'air a reconnu à chacun « le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. ». Elle fait désormais partie intégrante du Code de l'Environnement. Cette loi a permis à la France de renforcer la surveillance de la Qualité de l'air, de définir des seuils à ne pas dépasser, de mettre en place différents plans à plusieurs échelles et également de mettre en place des mesures restrictives pour enrayer la pollution.

Air intérieur

Je pense que l’air est pollué chez moi. Puis-je faire mesurer la qualité de l’air à l’intérieur de mon logement ?

Il est possible qu’il y ait une ou plusieurs sources de pollution dans votre logement. La première action consiste donc à aérer votre logement plusieurs fois par jour environ 10 minutes (en dehors des heures de pointe si vous êtes près d’un axe routier et de préférence tôt le matin ou tard le soir en été).

Dans un second temps, en cas de problème de santé avéré ou suspecté, vous pouvez demander une prescription à votre médecin traitant pour faire appel à un CMEI (conseiller médical en environnement intérieur). Son rôle est de recueillir des données sur les polluants et allergènes éventuellement présents dans votre logement, sur vos habitudes comportementales et, si besoin, vous apporter des conseils adaptés.

Savez-vous le temps que vous passez dans des lieux clos ?

Nous passons en moyenne 80% de notre temps dans des espaces clos (habitation, bureau, école, magasins, cinéma, restaurant, salle de sport, …) et beaucoup plus si l'on prend en compte le temps passé dans les transports (voiture et transports en commun).


Savez-vous si l'air intérieur est + ou - pollué que l'air extérieur ?

L'air intérieur est plus pollué que l'air extérieur, car il contient des polluants émis dans un espace confiné. Les polluants peuvent provenir des activités des occupants (bricolage, tabagisme, cuisine, …) mais aussi du mobilier (surtout en bois aggloméré), des éléments de décoration et des matériaux de construction.

Changement climatique

A quoi sert la couche d'ozone ?

La couche d'ozone, qui se situe à 25 km d'altitude, dans la stratosphère, agit comme un filtre en arrêtant les rayonnements nocifs du soleil tout en laissant passer la lumière et la chaleur nécessaires à la vie sur la Terre.

L'effet de serre, c'est quoi ?

L'effet de serre est un phénomène naturel. Une partie des rayons du soleil traverse l'atmopshère et atteint le sol de la Terre. Le sol renvoie à son tour de la chaleur vers l'atmosphère qui en piège une partie grâce aux gaz à effet de serre naturels (vapeur d'eau, dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d'azote). Sans ce phénomène, la température moyenne sur notre planète serait de -18°C contre +15°C actuellement.

Existe-t-il des interactions entre pollution de l’air et changement climatique ?

Les interactions entre le changement climatique et la qualité de l’air sont complexes et mutuellement influentes :

  • La pollution atmosphérique contribue au changement climatique. Par exemple, certains polluants tels que l'ozone et les particules issues de la combustion renforcent l'effet de serre.

  • En retour, le changement climatique impacte les niveaux de pollution. Les températures élevées favorisent la formation d'ozone et augmentent le risque de feux de forêts, entraînant plus d'émissions de particules et d'autres polluants.

Par ailleurs, le réchauffement climatique pourrait agrandir les zones à risques pour les feux de forêts vers le nord et entraîner des pics d'ozone plus fréquents, comme observé pendant les canicules.

Enfin, il est essentiel de mettre en place des politiques intégrées, qui réduisent à la fois les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’air, pour avoir des bénéfices communs pour la santé et l’environnement. Une coordination des efforts permettra d’améliorer la qualité de l'air à court terme tout en atténuant les impacts climatiques à long terme.

🔎 INERIS - Changement climatique et qualité de l’air : focus sur les particules fines

🔎 INERIS - Effet du changement climatique sur la pollution à l’ozone

Trafic routier

J’ai un axe de circulation important devant chez moi. Est-ce que cela peut avoir un impact sur ma santé ?

Une étude nommée Aphekom sur l’impact de la pollution de l’air sur la santé en Europe a été menée. L’une des conclusions de cette étude est que vivre à proximité des routes exacerbe les maladies respiratoires. En effet, plus de 50% de la population des villes étudiées vivent à moins de 150 mètres de routes par lesquelles voyagent chaque jour 10 000 véhicules ou plus, et seraient donc exposés à des niveaux de polluants toxiques notables. Cette proximité pourrait être responsable de 15 à 30% de nouveaux cas d’asthme chez les enfants, de maladies pulmonaires obstructives chroniques et de maladies coronariennes chez les personnes de 65 ans et plus.

Est-ce que les nouvelles technologies sur les véhicules peuvent permettre de réduire la dangerosité des émissions du trafic routier ?

Les nouvelles technologies, comme les filtres à particules, réduisent les émissions polluantes des véhicules, mais leur efficacité est limitée par plusieurs facteurs, tels que le faible taux de renouvellement du parc automobile, la diminution de l'efficacité au fil du temps, et une maintenance inadaptée. De plus, leur efficacité varie selon les polluants :

  • selon l'ANSES, certains filtres à particules augmentent les émissions de dioxyde d'azote (NO2)

  • l'OMS indique que les technologies des véhicules diesel Euro 6 peuvent accroître les émissions d'ammoniac, favorisant la formation de particules fines.

Par ailleurs, un écart persiste entre les émissions théoriques et réelles des véhicules neufs. Malgré ces technologies, les niveaux de particules fines (PM2.5) restent stables, et d'autres sources, comme le chauffage, l'industrie et l'agriculture, contribuent aussi à la pollution.

🔎 ANSES - Émissions de dioxyde d’azote de véhicules diesel

🔎 OMS - Health risks of air pollution in Europe: HRAPIE project: new emerging risks to health from air pollution: results from the survey of experts